Silicon Knight : Les jeux d’occasion font grimper les prix du neuf

Le débat sur le marché de l'occasion est toujours aussi virulent chez les éditeurs et développeurs, car celui-ci est accusé de tous leurs maux et surtout de les amputer d'une grande partie de leurs revenus. Faisant écho à l'ensemble de ses collègues Denis Dyack, patron de Silicon Knight, déclare lui aussi que les occasions gangrènent l'industrie du jeu vidéo.

Je dirais que les jeux d'occasion font augmenter le coût des jeux. Dans les jeux, il y a quelque chose appelé "queue" pour les 20 ans à venir, ce qui signifie que vous avez un jeu appelé Warcraft qui se vendra pendant 10 ans. Parce que s'il n'y a pas de jeux d'occasion, vous pourriez vendre un jeu durant une longue période et obtenir des revenus récurrents pendant un bon moment.

Aujourd'hui, il n'y a plus de "queue". Littéralement, vous obtiendrez la plupart de vos ventes dans les trois mois suivant le lancement, ce qui est malsain c'est que vous devez vendre votre jeu très vite et vous devrez passer à autre chose pour gagner de l'argent.

Les jeux d'occasion cannibalisent l'industrie. Si les développeurs et les éditeurs n'en voient pas les recettes, ce n'est pas une raison pour se dire : « Bon, essayons d'augmenter le prix des jeux car nous en voulons plus », nous essayons juste de survivre en tant qu'industrie.

Je pense donc que ça a gonflé le prix des jeux et que les prix aurait baissé s'il y avait une "queue" plus longue, mais ce n'est pas le cas.

Il est normal que les acteurs de l'industrie cherchent à rentabiliser leur travail et les DLC, Season Pass et autres codes pour accéder aux modes multijoueurs en sont un moyen efficace, mais il doivent garder à l'esprit que si une personne ne peut jouer pour des raisons économiques, elle n'ira jamais acheter des jeux neufs. Le marché de l'occasion permet aussi aux gamers d'essayer une franchise, puis d'acheter les suites en neuf le jour de leur sortie si celle-ci le méritent.

Lorsque Micromania fait une marge de 25 € sur un jeu d'occasion à 60 €, pourquoi ne pas lui prélever une taxe qui pourrait rémunérer l'industrie et compenser ses pertes ? Des solutions sont à trouver, mais ce n'est pas en tapant dans le porte-monnaie des consommateurs que nous en trouverons, sinon le jeu vidéo risquerait de devenir un loisir de nantis.

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